SIVOM du Béthunois: Comité Syndical du 13 novembre 2024 – un DOB en trompe l’oeil… 2/2

2/2  – Une séance dédiée au Débat d’Orientation Budgétaire étonnamment élargie à la mise en œuvre d’une ANTENNE LOCALE BETHUNOISE de la PROTECTION CIVILE. Le déroulé des chiffres d’Investissements matériels pour 2025 n’était que l’amorce de ce qui était le point d’orgue de la séance. Si cette initiative dédiée à la Sécurité de la population est tout à fait respectable, en revanche la méthode a de quoi surprendre. Faisant fi des Statuts et Compétences de cette Interco., le Président a lui aussi chaussé les Bottes de Sept Lieues pour exposer un dossier ficelé au « cordeau » , indépendamment de l’avis préalable des Conseils Municipaux des 30 Communes membres.

Pas question lors de ce Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) d’Autorisations de Programmes (AP) et de Crédits de Paiement (CP), mais plus prosaïquement de Crédits Budgétaires dédiés à des dotations matérielles. Comme si finalement, le DOB se confondait avec le Budget 2025 annoncé en décembre prochain. Dès lors l’exercice de « trajectoires » financières pluriannuelles apparaît comme un tropisme, malgré les 52 millions d’€ en jeu annuellement. Une méthode qui apparaît hors du temps au regard du paysage financier des collectivités territoriales et à quinze mois du renouvellement des conseils municipaux…

L’exercice de présentation des matériels supplémentaires ou de remplacement, issu du plan de renouvellement correspondant mis sur pied en 2023, a donné lieu à nombre de détails. Achat de camion, fourgon, camion nacelle… lames chasse-neige… jusqu’à un robot traceur de ligne de terrain de sport en location (idem qu’à Verquin sans doute…), pour un total de 600 000€. Une somme à première vue importante mais à relativiser au regard de la population. A peine plus de 5 €/habitant… certes en « autofinancement » (résultat des Amortissements) mais qui restent anecdotiques au regard des 195€/hab. des Interco pour 2022 et des 54 Milliards d’Investissements annuels des Collectivités Territoriales (Région, Départements, Communes et interco…).

Si l’accueil de la PROTECTION CIVILE du Pas-de-calais au sein des locaux du SIVOM du Béthunois, pour en faire une Antenne Locale du Béthunois, est une initiative intéressante, en revanche celle-ci pose diverses questions. Evidemment que l’installation de la Protection Civile dans le Béthunois est une valeur ajoutée pour la population. La qualité et la fiabilité de ses femmes et ses hommes à son service, le plus souvent bénévoles, ne sont plus à démontrer. Formés, rodés aux pires situations… ces opérateurs travaillent en coordination avec les services de Secours et d’Incendie (Pompiers), les Polices Nationale et Municipale… et ont une véritable expertise pour la mise en œuvre et l’animation des Plans de Sauvegarde communaux… S’ajoutent à ce savoir-faire des matériels propres à la Protection Civile du Pas-de-Calais, notamment une soixantaine de pompes.

En revanche ce qui est plus singulier a trait au cadre juridique de cet accueil et au périmètre d’intervention de la Protection Civile. Rien dans les statuts du SIVOM du Béthunois ne prévoit cette extension des compétences dans la sphère de la Sécurité Publique (Police Intercommunale et Tranquillité Vacances). Même si les accords passés entre le SIVOM du Béthunois et la Protection Civile se cantonnent à la mise à disposition de locaux (partie disponible de l’ancienne cuisine centrale de Verquigneul), ceux-ci feront logiquement l’objet d’aménagements spécifiques (caserne de protection civile). Vestiaires, bureaux, toilettes, salles de réunion, locaux de stockage… pour un montant de plusieurs dizaines de milliers d’€.
Evidemment rien de prohibitifs dans les dépenses mais une orientation en contradiction avec le champ de compétences du SIVOM du Béthunois. Par ailleurs seules les trente communes de cette Interco. pourront bénéficier du soutien de la Protection Civile. Un avantage poussé jusqu’à des tarifs préférentiels (très favorables selon les mots du Président) en cas de recours à leurs services pour de l’événementiel (foire, braderie, course cycliste…) et ce, tant par les communes que les Associations.

Dès lors la question se pose de la pertinence de l’étroitesse des accords passés alors que toute la population de l’Agglo. (CABBALR) ou de l’Arrondissement méritait cette protection supplémentaire. Autrement dit, les accords passés auraient dû couvrir au moins les cent communes de l’Agglo., cette dernière étant alors à même de conventionner l’hébergement projeté au SIVOM du Béthunois. Une autre logique beaucoup plus ouverte sur le territoire et avec une péréquation financière plus pertinente… Peut-être n’est-il pas trop tard pour revoir « l’accord-cadre » initial, pour en élargir les bénéficiaires… ou IL N’EST JAMAIS TROP TARD POUR MIEUX FAIRE.

Fin.