SIVOM de l’Artois : une BOMBE à retardement… dont le tic-tac retentit depuis 2017…(1/3)

1/3 – Ca ne s’invente pas : le SIVOM de l’Artois a son siège social sur l’ancienne propriété de la Société des Poudres de Sûreté à Haisnes. Et ce lundi 24 octobre 2022, pour son comité syndical de rentrée, si chacun des représentants des 13 communes membres n’était pas vraiment assis sur un baril de poudre, l’ambiance était plutôt explosive…
Pas loin du tiers de ses effectifs (4) est entré en SECESSION, en revendiquant un droit de sortie de cette Intercommunalité. Annequin, Haisnes, Violaines et Auchy-les-Mines contestent ici ou là, la valeur ajoutée du SIVOM, cette dernière étant même entrée dans un bras de fer financier… D’une durée d’une heure trente, les débats se sont malgré tout tenus à fleurets mouchetés, s’épargnant une « nuit des longs couteaux » …

A peine une dizaine de points à l’ordre du jour de ce comité syndical du SIVOM de l’Artois. Mais la maigreur du nombre de questions ne doit pas cacher les enjeux qui s’y jouaient: le « retrait partiel » de QUATRE des 13 communes membres de cette intercommunalité.
L’insertion Sociale et Professionnelle ( RSA ), l’assistance à l’instruction des autorisations d’urbanisme… ne sont que la partie émergée d’un malaise bien plus profond qu’alimente le vent de la discorde au sein de ce SIVOM.  Pour les communes d’Auchy-les-Mines, Annequin, Haisnes et Violaines, le compte n’y est pas : manque de transparence dans les processus en place, coûts financiers « exorbitants », défaut de performance… Auchy-les-Mines s’oppose même depuis plusieurs mois, à l’intervention des services du SIVOM sur son territoire, allant jusqu’à bloquer tout paiement de ses  contributions budgétaires.

Ces communes revendiquent donc le droit de « reprendre leur bille », ce que conteste le SIVOM de l’Artois. Un dialogue de sourd qui s’est soldé par des mises au vote : chacune des communes a été déboutée de ses velléités d’indépendance, au motif de la mise en péril de l’équilibre financier du SIVOM de l’Artois. Une douche froide pour ces communes qui n’ont pas compris le « deux poids deux mesures », en prenant les exemples passés d’autres communes qui ont pu reprendre une ou plusieurs compétences à cette intercommunalité, sans véritable débat et pas davantage d’extrapolation financière…

Et l’histoire leur donne raison. En 2018 et 2019, les communes d’Auchy-les-Mines et Annequin d’abord et Noyelles les Vermelles et Haisnes ensuite, ont repris leur compétence « nettoyage des fils d’eau ». Même chose pour ce qui est de l’assistance dans l’instruction des dossiers d’urbanisme, dès 2017 pour Noyelles les Vermelles, suivie par Haisnes en 2019… Ces retraits s’étant opérés sans que le SIVOM ne s’y oppose alors qu’aujourd’hui celui-ci est sourcilleux, au motif d’une fragilisation financière de cette intercommunalité.

Cette fragilité budgétaire a été contestée par des voix bien au fait des finances intercommunales, en rappelant le « trésor de guerre » de plus d’ 1 200 000 €… qui « dort » dans les caisses. Au-delà de cet argument, celui des personnels ( au nombre de 65 ) a lourdement pesé dans la balance. Un tel effectif n’est en effet pas neutre ( entretien des parcs et jardins, éclairage public… ) et représente surtout plus de 95% des dépenses ordinaires de la structure.
A tel point que lors de la création d’un poste de Directeur Général Adjoint ( chargé de com… ), des élus se sont émus d’une telle décision, craignant même que l’organigramme du SIVOM de l’Artois ne ressemble à une armée mexicaine
Le même ressenti était toujours sous-jacent lorsqu’il s’est agi d’aborder la question des véhicules de fonctions/services ( ? ) de 3 personnels d’encadrement. Et ce n’est pas l’argument d’une sollicitation de la Chambre Régionale des Comptes ( CRC ) dans ce sens qui a éteint les observations en filigrane…

Des ressentis de manques de transparence, d’EFFICIENCE… et même un esprit de revanche « politique » ici ou là, ne contribuent guère à la sérénité des débats et à la confiance entre les membres. C’est ce qu’a d’ailleurs regretté le maire de Festubert qui a appelé à un sursaut de tous, pour renouer avec un climat apaisé et une sérénité dans le travail. Largement applaudi après son propos fédérateur, le maire de Festubert a-t-il pour autant été entendu ? Il est permis d’en douter lorsque l’on sait que lui-même a mis le pied dans la porte, en rejoignant d’ici quelques semaines le SIVOM du Béthunois… Autrement dit, il y a ce que l’on dit et ce que l’on fait…  ou COURAGE FUYONS !

À suivre…