Production d’eau potable à Festubert (2 )

Le forage d’eau potable destinée à la consommation humaine de Festubert est implanté à la jonction des rues Capite et du Plantin, au lieu-dit « Les Fontaines » en bordure du Marais. Le commun des mortels, comme Hubert, pense que ce site coule de source… tant l’eau est omniprésente dans ce secteur. Sauf que l’eau de surface qui stagne sur les substrats marécageux ( tourbe… ) n’est nullement propice à la consommation humaine et sa quantité reste limitée.

Au-delà de cette vision « idyllique » de l’eau à portée de main, ce forage a subi diverses agressions exogènes et endogènes. Les cours d’eau « Le Surgeon » et La Rivière de Bray alimentent la zone marécageuse en amont du forage alors que ceux-ci véhiculent encore de la pollution issue notamment de « feu » l’usine chimique de Mazingarbe ( Maxam Tan ). S’y ajoutent de possibles fuites du canal d’Aire ( réf. Etude du BRGM de Février 1993 consultable sur Internet ). Des teneurs anormales en Chlorure, Sulfate, Azote, Nitrites, Ammonium… ont mis en péril la potabilité de l’eau extraite du sous-sol ( +/- 80 mètres de profondeur ). La vétusté de l’ouvrage en fonctionnement depuis le début des années 1960 ( époque du déploiement en force de l’eau potable dans les foyers ) est également avérée dès la fin de l’année 1980 au travers d’une étude technique du BRGM ( bureau de recherches géologiques et minières ).
On y détecte  un forage percé et même obstrué, ce qui empêche toute visite par caméra jusqu’à sa profondeur extrême… Il en résulte une forte turbidité de l’eau et un « flaconnage », ce qui est signe de pollution bactérienne. Les épreuves du temps ainsi que le durcissement des normes de potabilité de l’eau, ont eu raison de ce forage au début des années 1990 ( voilà déjà trente ans ! ). Par ailleurs son faible recouvrement au-dessus du « toit » de craie ( « éponge » réservoir ), par de la terre végétale, des argiles grisâtres et sable gris… ajoutent inexorablement une faiblesse chronique.
Malgré cette configuration devenue singulière, ce forage de la rue du Plantin a tenu une place stratégique dans l’alimentation en eau potable sur le secteur jusque dans les années 1990 puisque jusqu’à cette date seuls deux forages existaient ( celui de Festubert et un de ceux de Givenchy-les-la-Bassée ). En 1984 le forage de Festubert est même surexploité puisqu’on y pompe jusqu’à plus de 3200 m3/jour alors que son exploitation n’est autorisée que pour un maximum de 2500 m3/jour ( 150 m3/heure ).
L’arrêt de ce forage a été concomitant à la création de nouveaux forages, au nombre de cinq, sur les communes de Violaines et de Givenchy-les-la-Bassée afin d’assurer le « tuilage » des besoins des ménages en eau potable. A priori abandonné, condamné, le forage de Festubert a failli connaître une phase de résurrection. En 2014, le SIADEP a ouvert un crédit de 800 000 € dédié à sa réactivation ( La VdN – édition du 23 mars 2014 ).  Les travaux n’ont semble-t-il pas été entrepris et le rapport objet des présentes lignes, l’a définitivement tué.

Dès lors l’alternative de trouver un nouveau point de pompage paraît à priori, s’imposer et plutôt à Festubert, sans doute pour respecter une sorte de « parallélisme » des implantations.

à suivre