Le conseil municipal du 9 juin 2021 au fil de l’Ô : un ordre du jour d’une douzaine de points et un observateur pris en otage… sans délicatesse aucune. ( 5/7)

5° – Deux délibérations « disjointes »  intéressant l’HABITAT mais aux Antipodes l’une de l’autre. Ici l’indignité et là l’aire d’accueil des gens du voyage… Deux textes expédiés à la hussarde empêchant un vrai débat sur ces sujets majeurs de société .

Un premier texte ( point délibératif n° 2 ) est consacré à la lutte contre l’habitat indigne dans le périmètre communautaire ( CABBALR – les 100 communes ) et se résume à une présentation administrative d’un dispositif partenarial visant à lutter contre l’habitat indigne dans chacune des communes de la CABBALR. Alors qu’il y est exposé qu’en moyenne 11% des habitats ( une jauge possible d’une soixantaine de logements à Festubert ) sont indignes dans le périmètre communautaire, rien n’est dit concrètement quant à cette situation à Festubert. Combien de logements sont détectés ou recensés comme tels dans notre village ? Quelles mesures ont déjà été prises dans ce domaine ou quelles mesures sont envisagées ?

Quant au protocole correspondant, Hubert ne peut vous en dire plus faute d’y avoir accès ( comme les élus semble-t-il ). Finalement un « non sujet » pour Festubert alors que des indicateurs existent. Il suffit de se référer aux derniers résultats des enquêtes INSEE 2018. On nous y rappelle que Festubert compte 554 logements, dont 4 résidences secondaires et 33 logements vacants ( 6% ! ). Qu’un tiers des logements ont été construits avant 1970… mais aussi que la quasi totalité des logements est équipée d’une douche ou baignoire. ces dernières ne pouvant être à elles seules,  un gage de dignité…

Un sujet qui doit être mis sur la table selon Hubert tant les scénarios d’indignité sont multiples et le plus souvent cachés. Le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) pourrait aussi y trouver un axe de travail pour ses objectifs qui restent à définir… Car l’habitat indigne n’est pas qu’une question de « briques »… Les risques amiante, plomb et saturnisme, l’évacuation des eaux usées, les punaises de lit, les cafards… constituent des éléments d’indignité souvent cachés ou à tout le moins invisibles dans un visuel de l’extérieur…

Le deuxième texte qui prend la forme d’une motion, n’est pas non plus un exemple de courage politique. Le texte présenté par le maire au conseil municipal n’est qu’un copié/collé du texte proposé par la commune de Sailly-Labourse directement concerné par le projet.

De quoi s’agit-il ? D’une décision préfectorale de retenir un terrain sur la commune de Sailly-Labourse et voisin de la commune d’Annequin pour la création d’une aire de grand passage pour les gens du voyage. Mais pourquoi une telle décision, en apparence brutale?

Voilà plus de vingt ans ( loi Besson de 2000 ) que les agglomérations ont l’obligation de mettre en œuvre, avec le concours technique et financier de l’État, des aires de grand passage pour les gens du voyage et ce, dans le cadre d’un schéma départemental. Des conditions techniques doivent être remplies pour répondre aux attentes des gens du voyage :

    • un terrain d’au moins 4 hectares
    • un accès routier direct
    • un sol stabilisé en fonction de l’utilisation saisonnière
    • l’eau potable
    • l’électricité…

Mais comme souvent ( si ce n’est toujours ), les aires d’accueil des gens du voyage ( grand passage ou non ) sont des équipements publics « à roulettes » qui s’inscrivent dans le syndrome NIMBY ( Not in my backyard ou NON pas derrière mon jardin… ).

Au-delà de cet acte sympathique de soutien intercommunal, quelle est la position du maire de Festubert sur cette question ? Celle-ci n’est pas une découverte puisqu’il est aux affaires depuis une trentaine d’années… A-t-il des propositions à faire au Président de la CABBALR pour l’aider à régler cette lourde problématique ? A moins que dans son for intérieur, il envisage un geste de solidarité ? Le maire n’avance aucun début de réflexion et encore moins de solution sur ce sujet !

Bien entendu que cette « patate chaude » personne n’en veut et c’est la raison pour laquelle le Préfet a mis « les pieds dans le plat » pour obliger les élus de la CABBALR à se positionner. Depuis lors une sorte de « moratoire » de quelques mois a été accordé par le Préfet pour trouver une solution par le « haut ». Nous ne pouvons qu’espérer que Festubert sera actif dans l’émergence d’un compromis au côté du Président de la CABBALR…

Ces deux textes ( habitat indigne et gens du voyage ) ont été adoptés à l’unanimité.

A suivre