Le conseil municipal du 13 avril 2021 au fil de l’Ô: Budgets primitifs 2021 … toujours insincères et en déficit global! ( 2/5 )

La vieille technique de reconduction des crédits d’un exercice sur l’autre, variant le plus souvent du taux d’inflation, a la vie dure à Festubert.
Voilà pourtant déjà bien longtemps que les collectivités « montent » leur budget en base zéro ( BBZ pour les initiés ), c’est-à-dire en remettant à plat chaque année les besoins intrinsèques de moyens et les ressources réelles de l’exercice qui s’ouvre

L’analyse des dépenses et recettes de fonctionnement montre que ces deux postes de crédits ont été respectivement surestimés et sous-estimés… par comparaison la plus objective, non au budget précédent ( 2020 ) mais aux comptes clôturés toujours de 2020.

Alors que les dépenses de fonctionnement 2020 se sont élevées à 842 000 €, les dépenses prévisionnelles pour 2021 sont évaluées à 1 200 000 €,  soit une surestimation de 360 000 €, ce qui correspond à une augmentation de 40% du « train de vie » du village. Quelques exemples pour illustrer le propos :

    • les charges à caractère général ( énergie, recours aux entreprises pour l’entretien des équipements municipaux, frais administratifs et informatique, télécoms, assurances.. .)  pour 2020 s’élèvent à 222 000 €… et les crédits ouverts pour 2021 : 390 000 €, soit une augmentation de 77%!
        • dont les fêtes et cérémonies ( petits fours, feu d’artifice, boissons, fleurs… ) : passent de 20 000 € à 25 000 €…
        • catalogues et imprimés ( le « canard » municipal… ) : passe de 2 000 € à 4 000 € mais c’est toujours trop peu…
    • les charges de personnel : elles s’élèvent à 536 000 € pour 2020 et les crédits ouverts pour 2021 atteignent plus de 630 000 €, soit une augmentation de 18% ! 
        • un poste de dépenses qui augmente toujours alors que les centres aérés sont externalisés ! Le contrat correspondant prévoit 12 000 € de frais de personnel…
        • un tableau des effectifs budgétaires quelque peu erroné et lacunaire : un effectif global de 19 agents permanents à temps complet ou non et décompté comme agents à temps complet… L’absence de l’effectif des agents non titulaires ( contractuels… ) alors qu’il y a quelques mois le conseil municipal a adopté le principe du recrutement d’un renfort temporaire de personnel… Et mieux encore, l’impasse sur l’emploi du secrétaire de Mairie… bref tout cela parait bien bâclé…
    • les autres charges ( indemnités aux élus.. .) : elles passent de 80 000 € en 2020 à plus de 100 000 € en 2021, soit une augmentation de 30% !

S’ajoute à ces « pirouettes » budgétaires coutumières à Festubert, une nouveauté : un crédit pour dépenses imprévues de 61 243,30 € ( sic ). Une telle précision dans les centièmes d’€ permet de douter de la pertinence de ce crédit… En fait une « poire pour la soif » dans la main du maire.

Il s’agit tout bonnement de la « bonne vieille technique » budgétaire de « gonflement » des dépenses qui permet ainsi, de grossir la tirelire municipale en fin d’exercice  ( ni vu, ni connu… je t’embrouille ), ce qui est aux antipodes de la transparence et de la sincérité budgétaire.

Quant au registre des recettes récurrentes, celles-ci témoignent d’une grande frilosité là aussi coutumière à Festubert. Elles s’élèvent à 925 000 € en 2020 et sont budgétées pour 927 000 € au titre de 2021, soit une variation prudentielle de + 2%. Cette dernière apparaît conforme à l’évolution du contexte économique global.  Ceci étant dit, quelques variations de crédits interrogent :

    • les produits de services ( cantines, centres aérés, bibliothèque, concessions cimetière… ) passent de 37 000 € à 33 000 € en 2021…, soit une diminution de 10% sans que les tarifs correspondants ne diminuent d’autant… Y aurait-il moins d’effectifs dans les structures d’accueils de la commune ?
    • le produit des impôts directs locaux passe de 218 000 € en 2020 à 274 000 € en 2021, soit une hausse de 25% ! que ne saurait expliquer l’extinction du fonds de compensation pour la taxe d’habitation ( 30 000 € )
        • Ce qui est plus gênant sur cette question de la fiscalité, relève de la discordance entre ce produit fiscal direct attendu évalué à 274 000€ alors que l’état annexé au budget sur la fiscalité directe  mentionne une recette de plus de 311 000 €… , soit une sous-estimation de plus de 13%

Tous les ingrédients pour qualifier ce budget d’ INSINCERE sont une nouvelle fois réunis : gonflement des dépenses et minoration des recettes ( l’inverse existe également et c’est beaucoup plus dangereux ).

A suivre