Conseil municipal du 08 décembre 2021: ITE MISSA EST ou la messe est dite… (II 1/2 )

 La restauration de l’église communale Notre-Dame répond à un programme en apparence ambitieux mais ne va pas jusqu’à l’autre rive… Celle-ci garantit la « pérennisation » de l’édifice, en ignorant quelque peu les travaux substantiels entrepris ces trente dernières années. Le programme des travaux reste dans le classicisme, sans véritable audace et  n’honore pas l’option de  la magnificence. Une occasion manquée qui peut assurément être rattrapée au regard du calendrier des travaux ( 16 mois ) et du bas de laine communal.
Une restauration entreprise isolément, qui n’est pas replacée dans une centralité re
nouvelée du village, ignorant semble-t-il tout du réaménagement de l’espace public qui l’entoure, de ses équipements et de son tissu urbain alentour…

La consistance des travaux s’inscrit dans une logique de restauration en profondeur de l’édifice religieux. Les maçonneries, wambergues, appuis de baie, vitraux, gargouilles, eaux pluviales ( création d’un réseau inexistant – oups )… et l’ensemble du campanile et son cadran en pied, feront l’objet d’une véritable cure de jouvence. Toute les maçonneries donneront lieu à déjointoiement, remaillage ( sous réserve de trouver des briques comparables – ce qui n’est pas gagné ) , nettoyage et rejointoiement au mortier de chaux ( couleur crème ? ).
Une globalité quelque peu surprenante alors que la façade a été restaurée en 1993… Les soubassements seront remis à neuf (alors que ceux-ci ont également été remis à neuf en 2008…). Les wambergues ( réhausse de pignon ) et appuis de baie seront également remis à neuf et protégés par du Zinc ( couleur Quartz ). Les gargouilles seront sauvegardées ( réparation ou nouveau moulage ) et les descentes d’eau pluviale seront remises à neuf ( zinc couleur quartz et fonte en pied ). Les vitraux seront réparés sur place, leur structure porteuse réparée et repeinte ( en gris anthracite ). Leur protection sera garantie par la pose de nouvelles grilles ( couleur anthracite ) après avoir déjà été renouvelées en 1997… L’accès à la sacristie se fera par un escalier métallique couleur anthracite ( l’escalier béton est démoli ).

Pour ce qui  est des portes d’entrée principale et latérale, bien que fatiguées (malgré leur réparation en 2007), elles ne sont pas remises à neuf et seulement revernies. Il y avait sans doute un autre parti à choisir pour ces accès de façade: une tonalité de gris pouvant concourir à l’harmonie de l’ensemble immobilier…
Quant à l’accès de la sacristie, la porte en PVC blanc (posée en 2008) est étonnamment maintenue à l’identique. Une huisserie bois ou alu ( de couleur grise ) aurait sans doute été mieux intégrée dans cet ensemble restauré. Quant à la sacristie, quelques travaux d’éradication de la mérule et de « staff » stopperont (il faut l’espérer) toute propagation du mal.
Dommage qu’il n’est pas fait de même pour le plafond des fonts baptismaux. L’appentis voisin à l’escalier de la sacristie qualifié improprement  « descente de cave » n’est pas traité mais au contraire maintenu en l’état… Or cette « verrue » peu souriante et qui sert de stockage, n’aura plus sa place en contrebas de l’édifice restauré…

Pour ce qui est du campanile (clocher), le parti pris est de refaire la toiture à neuf (déjà refaite en 1988) dans le matériau d’origine ( ardoises naturelles d’Espagne ). Les abat-sons seront également remis à neuf. Un parti technique plus contemporain de revêtement en zinc quartz ( campanile ) pouvait donner une note de modernité à cet ensemble, avec une horloge (restaurée en 1988) elle aussi plus contemporaine…

Une impasse malheureuse relativement à la création d’un lieu d’aisance ( toilettes publiques ). A la création du réseau d’eau pluviale au pied de l’église, pouvait fort utilement se greffer la réflexion de la création d’un lieu d’aisance. Cette option n’a semble-t-il pas été retenue ou initiée par la municipalité alors qu’il y a une véritable demande de celles et ceux qui fréquentent l’église Notre-Dame ou l’espace public voisin. Sur ce sujet, il est intéressant de se reporter à l’initiative de la commune de Bruay-la-Buissière (après Béthune)Voix du Nord du 03 janvier 2022 – page 12 – qui va installer deux toilettes publiques pour un coût de 82 000 € subventionnées à hauteur de 65 000 € par l’Etat (près de 80% de la dépense HT – DETR et DSIL … pour les initiés…).

Une autre impasse est également à déplorer. Celle relative à l’option de pose de panneaux photovoltaïques sur la toiture « sud » de l’édifice. Bon nombre de municipalités ont retenu cette possibilité qui entre dans le champ des économies d’énergie et du développement durable…. La commune de Loos-en-Gohelle est sur ce point exemplaire par la mise en œuvre d’un PLAN SOLAIRE CITOYEN.
Hubert ne peut qu’inviter la municipalité à se déplacer à Béthune, Bruay-la-Buissière et à Loos-en-Gohelle, respectivement au pourtour de leur église, pour se rendre compte de pareilles et heureuses initiatives…

Ce qui peut apparaître comme superflu, est tout au contraire un accessoire essentiel dans la mise en valeur du patrimoine bâti le plus emblématique de la commune.
Hubert aborde ici le volet scénographique, autrement dit la « mise en lumière » de cet édifice. Rien n’est prévu au programme des travaux pour faire vivre les volumes, les hauteurs, les angles, les matériaux … et bien entendu pour valoriser les vitraux ( façades nord et sud ) d’un grand intérêt patrimonial. Il n’est pas davantage évoqué l’adaptation du beffroi et pignons…, à des scénarios pyrotechniques et/ou d’animations locales…
En lisant ces lignes, la municipalité aura peut-être l’humilité de combler ces impasses, leurs impacts financiers étant anecdotiques au regard de la dépense globale et redondante sur divers points. Si par hypothèse le volet financier était rédhibitoire, la municipalité peut toujours lancer une souscription populaire, un mécénat, faire appel à Stéphane Bern… ou réduire l’enveloppe indemnitaire du maire et des adjoint(e)s ( + de 60 000 €/an – Réf : commune de Violaines ).

Enfin un dernier mot sur l’intérieur de l’édifice. Aucun rafraîchissement des peintures (refaites en 2008 comme les pierres bleues de soubassement…) n’est prévu, ni l’accès aux cinq niveaux du beffroi et pas davantage pour la remise en ordre de la tribune… Sans doute une occasion manquée pour faire de ce lieu, outre sa vocation cultuelle, un site de développement culturel ( et touristique ) de la commune dans le territoire de la CABBALR… Mais là encore, il n’est pas trop tard pour mieux faire.

A suivre