BOULANGERIE-PÂTISSERIE communale de FESTUBERT : ma petite entreprise ne connaît pas la crise…

Alors que le secteur de la boulangerie-pâtisserie, comme bien d’autres, est aux prises à des crises inflationnistes et énergétiques, des pionniers n’hésitent pas à braver les difficultés, encouragés en cela par des décideurs locaux soucieux de sauver leur image. Hubert en a eu une sacrée démonstration en faisant ses courses dans un commerce local voisin.

C’est un quadra au regard aussi doux que la crème de ses pâtisseries, avec un grain d’espièglerie. Dans sa boutique le long de la départementale 166, il est à la fois le mitron, le pétrisseur, le boulanger, le pâtissier, le caissier … autrement dit un véritable « homme orchestre » qui ne se départit jamais de son sourire. Sa gentillesse et son amour du bavardage, l’ont amené à se confier à Hubert sur ce qui deviendra bientôt sa nouvelle boutique.

Selon ses propos, le maire de Festubert est allé le « démarcher » pour reprendre la boulangerie-pâtisserie du village du même nom. Ensemble ils ont fait le constat que Festubert offre un vrai potentiel ( oups ) et ils se sont vite transportés sur les lieux en question, sans doute un après-midi ou les dimanche et lundi, pour tenir leur démarche « secrète ». Ce putatif candidat à la reprise de la boulangerie en a vite tiré le constat que les matériels des ateliers de fabrication des pains et pâtisserie étaient obsolètes et/ou hors d’usage. Qu’à cela ne tienne ! Notre gentil entrepreneur s’est engagé auprès du maire à renouveler ( à sa charge ) les matériels ( fours, pétrins, frigos… ) ainsi que les vitrines réservées à la vente.

Notre Hubert, toujours soucieux de la complétude de l’information, lui pose alors la question de l’équilibre financier de ce qui ressemble déjà à un pari économique. Notre sympathique monsieur lui répond avec un enthousiasme sans borne, que le maire de Festubert lui a garanti un loyer « modéré » [« on va s’arranger » a-t-il dit…( sic )].
Poussant plus loin sa quête de renseignements, Hubert lui demande alors s’il ne craint pas la concurrence de la supérette communale de Festubert qui vend désormais du pain « blanc ». Toujours avec la même spontanéité, il lui répond que ce n’est pas un problème puisque le maire irait voir « Robert » pour que celui-ci cesse sa vente de pain… ( oups ).

Pagnol nous a livré « La femme du Boulanger » avec un Raimu inoubliable. Espérons que le maire de Festubert ne nous livre pas « La fable du Boulanger » tant le scénario décrit ci-dessus apparaît singulier.

Reste à connaître le sort de l’exploitant en place et de son personnel affecté à Festubert. Pourquoi le maire de Festubert n’a pas répondu à leur demande d’aménagement des loyers exprimée voilà plus de deux mois, au regard de l’inoccupation des locaux de l’ancien presbytère ? Qu’en sera-t-il avec leur successeur ?

Le nouvel exploitant est-il issu d’un appel à projet, d’une mise en concurrence ? Peu probable au regard de l’épopée boulangère décrite ci-dessus. Pour convaincre notre candidat « malgré lui », le maire lui a t-il exposé les déficits publics chroniques de ce commerce municipal qui se montent à plus de 370 000 € cumulés en 2022… ?

Le regretté Alain-BASHUNG ( 1947/2009 ) aurait peut-être fait son miel de la présente publication mais sans métaphore …