Le conseil municipal du 13 avril 2021 au Fil de l’Ô : la clôture des comptes de 2020 … ou quand le diable est dans les détails… ( 2/3 )

Encore une année blanche pour les investissements communaux en 2020 et un « bas de laine » qui plombe plutôt qu’il ne rassure :  alors qu’il y a tant à faire …

Alors qu’une enveloppe de l’ordre de 900 000 € a été dédiée pour les dépenses d’investissements 2020, moins de 110 000 € se sont traduits par des réalisations, soit à peine 12% !
Parmi ceux-ci on y trouve 35 000 € pour des travaux de voirie… un véhicule de remplacement pour les services techniques pour 33 000 €… mais surtout l’achat pour un peu plus de 2 200 € de 3 PC portables pour les adjoints… et alors que ceux-ci sont quatre. Un adjoint démérite-t-il ? Leur indemnité mensuelle de plus de 700 € ne leur permet pas d’acheter sur leurs deniers personnels un ordinateur ?

Pour ce qui est des dépenses et recettes de fonctionnement ( ordinaires ), celles-ci se soldent par un excèdent d’exercice de près de 90 000 €, soit 10% du budget !
Cette somme représente le produit annuel de la Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties…  Ceux-ci ajoutés aux 880 000 € cumulés antérieurement, l’exercice 2020 se solde donc avec un excèdent de près d’1 million € ! Voilà des années que cette « politique » du « bas de laine » perdure sans que l’on sache à quoi va servir cette « tirelire »…
Pour s’en convaincre, il suffit de se reporter à la « non décision » du conseil municipal d’affectation du résultat : s’il y avait une politique claire d’investissement, ce million serait alors transféré pour le financement des travaux à venir. Il est ici permis de comprendre que le maire et son équipe ne veulent surtout pas se lier les mains …

Les dépenses courantes de 2020 s’élèvent à un peu moins de 850 000 € dont 63 % sont dédiés à la rémunération des personnels ( ratio haut ) et près de 8% aux indemnités aux élus ( augmentation de 20% depuis 07/2020… )Plus de 70 % du budget sont donc consacrés à ces deux postes de dépenses.
Pour le reste, il est dédié aux dépenses énergétiques ( 48 000€ ), achats de repas cantine… ( 38 000 € ), entretien des bâtiments ( 12 000 € ) … mais aussi les « fêtes et cérémonies » – petits fours… – ( 12 000 € ) et moins de 7 000 € pour le secteur associatif ( subventions )… La crise sanitaire ne saurait expliquer à elle seule la maigreur de ce dernier poste…

Quant aux recettes courantes, de l’ordre de 926 000 €, elles relèvent en premier lieu de la CABBALR ( « Interco » ) pour plus de 386 000 € ( 42% ), des taxes locales pour 218 000 € ( 23% ), de l’Etat pour 118 000 € ( 13% ).  Un article récent de la Voix du Nord – Edition du 7 mai 2021 – pages 22 et 23 – développe ce point et en dit long sur les raisons de cette maigre dotation.
Le produit des services –
cantines, centres aérés, bibliothèque- pour 37 000 € ( 4%… ), la taxe additionnelle sur l’électricité pour 25 000 € ( 2,7% ) et la part communale aux droits de mutation – achat/vente maisons – pour 23 000 € ( 2,5% )…
La quasi disparition de la taxe d’habitation a au moins le mérite de clarifier le poids de la fiscalité locale « résiduelle » : celle-ci  ne reposant désormais que sur la taxe foncière bâtie ( payée par tout propriétaire d’un immeuble ) à hauteur de 85 000 € et la taxe foncière sur les propriétés non bâties ( payée par les propriétaires de terres et terrains ) à hauteur de 13 000 €, soit
moins de 10 % des recettes courantes payées par le contribuable local
Ce point renvoie à la pertinence ou non d’instaurer des tarifs municipaux différenciés en fonction du lieu de résidence des usagers des services municipaux. Hubert y reviendra notamment pour ce qui est des centres aérés et cantines…

En grossissant le trait, il est aussi possible de rapprocher taxe foncière sur les propriétés bâties ( 85 000 € ) et indemnités aux élus ( 70 000 €/an )… Des marges de manœuvre subsistent donc.

A suivre